Janvier nous prive de feuillage ; Février fait glisser nos pas ; Mars a des cheveux de nuage, Avril, des cheveux de lilas ; Mai permet les robes champêtres ; Juin ressuscite les rosiers ; Juillet met l’échelle aux fenêtres, Août, l’échelle aux cerisiers. Septembre, qui divague un peu, Pour danser sur du raisin bleu … Lire la suite
Complainte amoureuse – Alphonse Allais
Oui dès l’instant que je vous visBeauté féroce, vous me plûtesDe l’amour qu’en vos yeux je prisSur-le-champ vous vous aperçûtesAh ! Fallait-il que je vous visseFallait-il que vous me plussiezQu’ingénument je vous le disseQu’avec orgueil vous vous tussiezFallait-il que je vous aimasseQue vous me désespérassiezEt qu’enfin je m’opiniâtrasseEt que je vous idolâtrassePour que vous m’assassinassiez … Lire la suite
La chevelure – Charles Baudelaire
Ô toison, moutonnant jusque sur l’encolure ! Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir ! Extase ! Pour peupler ce soir l’alcôve obscure Des souvenirs dormants dans cette chevelure, Je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir ! La langoureuse Asie et la brûlante Afrique, Tout un monde lointain, absent, presque défunt, Vit … Lire la suite
Poème de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Rien; l’univers n’est rien. Nulle énigme pour l’homme Dont l’esprit et les sens ont perçu le néant. – La turbulente vie hasardeuse, et le somme À jamais, dans le sol maussade et dévorant ! Rien ! Partout l’éphémère et partout le risible, Partout l’insulte au coeur, partout la surdité Du Destin, qui choisit pour délicate … Lire la suite
Poème de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Le hasard et les jours passent d’un pied rapide, On ne sait ce qui vient ni ce qui va cesser; La place où bat mon coeur peut soudain être aride, La chance est brève, hélas! et tu n’es pas pressé ! Et tu ne te dis pas, sous les cieux monotones Où tout est triste, … Lire la suite
Poème de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Peut-être que ton corps charmant, qui me tourmente Par la grâce des mains, des lèvres et de l’oeil, Établit en moi seule une saison démente Où l’instinctif élan est grave comme un deuil. Je l’ai lu dans un juste et saisissant recueil: « La beauté de l’amant n’est qu’au coeur de l’amante » C’est donc … Lire la suite
Poème de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Lorsque tu ne seras, dans quelque humble retraite, Qu’un homme vieux et fatigué; Lorsque sera terni le charme que te prête Ton beau sourire triste et gai; Quand ton oeil studieux dont la langueur observe, Et même semble discuter, N’aura plus sa rêveuse et vigilante verve, Et son bleu calice éclaté, Quand nul ne fera … Lire la suite
Poème de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Je ne puis comparer mon mal À la douleur d’Yseult; ma tête N’a pas sur son rêve animal Cette blonde et molle tempête. Mais forte, et prolongeant le temps Que l’on met à périr d’ivresse, Dans un chant qui renaît sans cesse, Je meurs pour toi comme Tristan… Poème de l’amourPoèmes de Anna de Brancovan, … Lire la suite
Poème de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Tout ce que nous aimons est déjà sous la terre, Un éphémère effort conduit encor nos jours, Mais, déçue à jamais par l’ingrate atmosphère, Pour mon regard il n’est de loi ni de mystère; Peut-être êtes-vous là, pourtant, tenace Amour ? Tout rêve et tout espoir s’écroulent dans des tombes; Toute animation s’affaisse dans le … Lire la suite
Poème de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
J’aime d’un amour clandestin. Ce que de toi nul n’a aimé : Le sourd battement enfermé De ton coeur et de ton instinct. Nul n’a songé avec douleur À ces beaux secrets écorchés Du mouvement intérieur, Puissant, indomptable et caché ! – Mais moi je sais que c’est ton sang Qui te fait net, pur, … Lire la suite