C’est un trou de verdure où chante une rivière,Accrochant follement aux herbes des haillonsD’argent ; où le soleil, de la montagne fière,Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,Pâle … Lire la suite
Archives mensuelles : octobre 2009
Demain, dès l’aube – Victor Hugo
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,Triste, et … Lire la suite
A George Sand (VI) – Alfred de Musset
Porte ta vie ailleurs, ô toi qui fus ma vie ; Verse ailleurs ce trésor que j’avais pour tout bien. Va chercher d’autres lieux, toi qui fus ma patrie, Va fleurir, ô soleil, ô ma belle chérie, Fais riche un autre amour et souviens-toi du mien. Laisse mon souvenir te suivre loin de France ; … Lire la suite
A George Sand (V) – Alfred de Musset
Toi qui me l’as appris, tu ne t’en souviens plus De tout ce que mon cœur renfermait de tendresse, Quand, dans nuit profonde, ô ma belle maîtresse, Je venais en pleurant tomber dans tes bras nus ! La mémoire en est morte, un jour te l’a ravieEt cet amour si doux, qui faisait sur la … Lire la suite
A George Sand (III) – Alfred de Musset
Puisque votre moulin tourne avec tous les vents, Allez, braves humains, où le vent vous entraîne ;Jouez, en bons bouffons, la comédie humaine ; Je vous ai trop connus pour être de vos gens. Ne croyez pourtant pas qu’en quittant votre scène, Je garde contre vous ni colère ni haine, Vous qui m’avez fait vieux … Lire la suite
A George Sand (II) – Alfred de Musset
Telle de l’Angelus, la cloche matinale Fait dans les carrefours hurler les chiens errants, Tel ton luth chaste et pur, trempé dans l’eau lustrale, Ô George, a fait pousser de hideux aboiements, Mais quand les vents sifflaient sur ta muse au front pâle,Tu n’as pu renouer tes longs cheveux flottants ; Tu savais que Phébé, … Lire la suite
A George Sand (I) – Alfred de Musset
Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées, Bel ange aux yeux d’azur, aux paupières voilées, Amour, mon bien suprême, et que j’avais perdu !J’ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire, Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire, Au chevet de mon lit, te voilà revenu. Eh bien, deux mots … Lire la suite
A George Sand (IV) – Alfred de Musset
Il faudra bien t’y faire à cette solitude, Pauvre coeur insensé, tout prêt à se rouvrir, Qui sait si mal aimer et sait si bien souffrir. Il faudra bien t’y faire ; et sois sûr que l’étude, La veille et le travail ne pourront te guérir. Tu vas, pendant longtemps, faire un métier bien rude, … Lire la suite
Puisque j’ai mis ma lèvre à ta coupe encor pleine – Victor Hugo
Puisque j’ai mis ma lèvre à ta coupe encor pleine ; Puisque j’ai dans tes mains posé mon front pâli ; Puisque j’ai respiré parfois la douce haleine De ton âme, parfum dans l’ombre enseveli ; Puisqu’il me fut donné de t’entendre me dire Les mots où se répand le coeur mystérieux ; Puisque j’ai … Lire la suite
La Courbe de tes yeux – Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, … Lire la suite