Souvenir – Alfred de Musset

J’espérais bien pleurer, mais je croyais souffrir En osant te revoir, place à jamais sacrée, Ô la plus chère tombe et la plus ignorée Où dorme un souvenir ! Que redoutiez-vous donc de cette solitude, Et pourquoi, mes amis, me preniez-vous la main, Alors qu’une si douce et si vieille habitude Me montrait ce chemin … Lire la suite­­

À Ninon – Alfred de Musset

Si je vous le disais pourtant, que je vous aime, Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ? L’amour, vous le savez, cause une peine extrême ; C’est un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ; Peut-être cependant que vous m’en puniriez. Si je vous le disais, que six mois … Lire la suite­­

À mademoiselle – Alfred de Musset

Ainsi, quand la fleur printanière Dans les bois va s’épanouir, Au premier souffle de zéphyr Elle sourit avec mystère ; et sa tige fraîche et légère, sentant son calice s’ouvrir, Jusque dans le sein de la terre Frémit de joie et de désir. Ainsi, quand ma douce Marie Entrouvre sa lèvre chérie, Et lève, en … Lire la suite­­

Roses du soir – Renée Vivien

Des roses sur la mer, des roses dans le soir, Et toi qui viens de loin, les mains lourdes de roses ! J’aspire ta beauté. Le couchant fait pleuvoir Ses fines cendres d’or et ses poussières roses Des roses sur la mer, des roses dans le soir. Un songe évocateur tient mes paupières closes. J’attends, … Lire la suite­­

Les roses sont entrées – Renée Vivien

Ma brune aux yeux dorés, ton corps d’ivoire et d’ambre A laissé des reflets lumineux dans la chambre Au-dessus du jardin. Le ciel clair de minuit, sous mes paupières closes, Rayonne encor Je suis ivre de tant de roses Plus rouges que le vin. Délaissant leur jardin, les roses m’ont suivie Je bois leur souffle … Lire la suite­­

Petit poème sur le désir – Renée Vivien

Et je regrette et je cherche ton doux baiser. Quelle femme saurait me plaire et m’apaiser ? Laquelle apporterait les voluptés anciennes Sur des lèvres sans fard et pareilles aux tiennes ? Je sais, tu mentais, ton rire sonnait creux Mais ton baiser fut lent, étroit et savoureux, Il s’attardait, et ce baiser atteignait l’âme, … Lire la suite­­