Très chère, sois plus femme encore, si tu veux Me plaire davantage et sois faible et sois tendre, Mêle avec art les fleurs qui parent tes cheveux, Et sache t’incliner au balcon pour attendre. Ce qu’il est de plus grave en un monde futile, C’est d’être belle et c’est de plaire aux yeux surpris, D’être … Lire la suite
Archives mensuelles : octobre 2009
À la Bien-Aimée – Renée Vivien
Vous êtes mon palais, mon soir et mon automne, Et ma voile de soie et mon jardin de lys, Ma cassolette d’or et ma blanche colonne, Mon par cet mon étang de roseaux et d’iris. Vous êtes mes parfums d’ambre et de miel, ma palme Mes feuillages, mes chants de cigales dans l’air, Ma neige … Lire la suite
Intérieur – Renée Vivien
Dans mon âme a fleuri le miracle des roses. Pour le mettre à l’abri, tenons les portes closes. Je défends mon bonheur, comme on fait des trésors, Contre les regards durs et les bruits du dehors. Les rideaux sont tirés sur l’odorant silence. Où l’heure au cours égal coule avec nonchalance. Aucun souffle ne fait … Lire la suite
Sonnet de porcelaine – Renée Vivien
Le soir, ouvrant au vent ses ailes de phalène, Évoque un souvenir fragilement rosé, Le souvenir, touchant comme un Saxe brisé, De ta naïveté fraîche de porcelaine. Notre chambre d’hier, où meurt la marjolaine, N’aura plus ton regard plein de ciel ardoisé, Ni ton étonnement puéril et rusé… Ô frissons de ta nuque où brûlait … Lire la suite
Dédain de Psappha – Renée Vivien
Vous qui me jugez, vous n’êtes rien pour moi. J’ai trop contemplé les ombres infinies. Je n’ai point l’orgueil de vos fleurs, ni l’effroi De vos calomnies. Vous ne saurez point ternir la pitié De ma passion pour la beauté des femmes, Changeantes ainsi que les couchants d’été, Les flots et les flammes. Rien ne … Lire la suite
Je pleure sur toi – Renée Vivien
Le soir s’est refermé, telle une sombre porte, Sur mes ravissements, sur mes élans d’hier… Je t’évoque, ô splendide ! ô fille de la mer ! Et je viens te pleurer comme on pleure une morte. L’air des bleus horizons ne gonfle plus tes seins, Et tes doigts sans vigueur ont fléchi sous les bagues. … Lire la suite
Le Pilori – Renée Vivien
Pendant longtemps, je fus clouée au pilori, Et des femmes, voyant que je souffrais, ont ri. Puis, des hommes ont pris dans leurs mains une boue Qui vint éclabousser mes tempes et ma joue. Les pleurs montaient en moi, houleux comme des flots, Mais mon orgueil me fit refouler mes sanglots. Je les voyais ainsi, … Lire la suite
Sans fleurs à votre front – Renée Vivien
Vous n’avez point voulu m’écouter mais qu’importe ? O vous dont le courroux vertueux s’échauffa Lorsque j’osai venir frapper à votre porte, Vous ne cueillerez point les roses de Psappha. Vous ne verrez jamais les jardins et les berges Où résonna l’accord puissant de son paktis, Et vous n’entendrez point le chœur sacré des vierges, … Lire la suite
En débarquant à Mytilène – Renée Vivien
Du fond de mon passé, je retourne vers toi, Mytilène, à travers les siècles disparates, T’apportant ma ferveur, ma jeunesse et ma foi, Et mon amour, ainsi qu’un présent d’aromates Mytilène, à travers les siècles disparates, Du fond de mon passé, je retourne vers toi. Je retrouve tes flots, tes oliviers, tes vignes, Et ton … Lire la suite
Vous pour qui j’écrivis – Renée Vivien
Vous pour qui j’écrivis, ô belles jeunes femmes ! Vous que, seules, j’aimais, relirez-vous mes vers Par les futurs matins neigeant sur l’univers, Et par les soirs futurs de roses et de flammes ? Songerez-vous, parmi le désordre charmant De vos cheveux épars, de vos robes défaites : Cette femme, à travers les sanglots et … Lire la suite