Ta forme est un éclair qui laisse les bras vides, Ton sourire est l’instant que l’on ne peut saisir… Tu fuis, lorsque l’appel de mes lèvres avides T’implore, ô mon Désir ! Plus froide que l’Espoir, ta caresse est cruelle Passe comme un parfum et meurt comme un reflet. Ah ! l’éternelle faim et soif … Lire la suite
Archives mensuelles : octobre 2009
Lucidité – Renée Vivien
L’art délicat du vice occupe tes loisirs, Et tu sais réveiller la chaleur des désirs Auxquels ton corps perfide et souple se dérobe. L’odeur du lit se mêle aux parfums de ta robe. Ton charme blond ressemble à la fadeur du miel. Tu n’aimes que le faux et l’artificiel, La musique des mots et des … Lire la suite
Cri – Renée Vivien
Tes yeux bleus, à travers leurs paupières mi-closes, Recèlent la lueur des vagues trahisons. Le souffle violent et fourbe de ces roses M’enivre comme un vin où dorment les poisons… Vers l’heure où follement dansent les lucioles, L’heure où brille à nos yeux le désir du moment, Tu me redis en vain les flatteuses paroles… … Lire la suite
Ton rire est clair, ta caresse est profonde – Renée Vivien
Ton rire est clair, ta caresse est profonde, Tes froids baisers aiment le mal qu’ils font ; Tes yeux sont bleus comme un lotus sur l’onde, Et les lys d’eau sont moins purs que ton front. Ta forme fuit, ta démarche est fluide, Et tes cheveux sont de légers roseaux ; Ta voix ruisselle ainsi … Lire la suite
Le soir verse les demi-teintes – Renée Vivien
Le soir verse les demi-teintes Et favorise les hymens Des véroniques, des jacinthes, Des iris et des cyclamens. Charmant mes gravités meurtries De tes baisers légers et froids, Tu mêles à mes rêveries L’effleurement blanc de tes doigts. Le soir verse les demi-teintesPoèmes de Renée Vivien Citations de Renée Vivien
Comment oublier le pli lourd – Renée Vivien
Comment oublier le pli lourd De tes belles hanches sereines, L’ivoire de la chair où court Un frémissement bleu de veines ? N’as-tu pas senti qu’un moment, Ivre de ses angoisses vaines, Mon âme allait éperdument Vers tes chères lèvres lointaines ? Et comment jamais retrouver L’identique extase farouche, T’oublier, revivre et rêver Comme j’ai … Lire la suite
À la Femme aimée – Renée Vivien
Lorsque tu vins, à pas réfléchis, dans la brume, Le ciel mêlait aux ors le cristal et l’airain. Ton corps se devinait, ondoiement incertain, Plus souple que la vague et plus frais que l’écume. Le soir d’été semblait un rêve oriental De rose et de santal. Je tremblais. De longs lys religieux et blêmes Se … Lire la suite
Une charogne – Charles Baudelaire
Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d’été si doux : Au détour d’un sentier une charogne infâme Sur un lit semé de cailloux, Les jambes en l’air, comme une femme lubrique, Brûlante et suant les poisons, Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique Son ventre plein d’exhalaisons. Le soleil rayonnait sur cette … Lire la suite
Le serpent qui danse – Charles Baudelaire
Que j’aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une étoffe vacillante, Miroiter la peau ! Sur ta chevelure profonde Aux âcres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns, Comme un navire qui s’éveille Au vent du matin, Mon âme rêveuse appareille Pour un ciel lointain. Tes yeux, où rien … Lire la suite
Avec ses vêtements ondoyants et nacrés – Charles Baudelaire
Avec ses vêtements ondoyants et nacrés, Même quand elle marche on croirait qu’elle danse, Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés Au bout de leurs bâtons agitent en cadence. Comme le sable morne et l’azur des déserts, Insensibles tous deux à l’humaine souffrance, Comme les longs réseaux de la houle des mers, Elle se … Lire la suite