Sed non satiata – Charles Baudelaire

Bizarre déité, brune comme les nuits, Au parfum mélangé de musc et de havane, Œuvre de quelque obi, le Faust de la savane, Sorcière au flanc d’ébène, enfant des noirs minuits, Je préfère au constance, à l’opium, au nuits, L’élixir de ta bouche où l’amour se pavane ; Quand vers toi mes désirs partent en … Lire la suite­­

Parfum exotique – Charles Baudelaire

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d’automne, Je respire l’odeur de ton sein chaleureux, Je vois se dérouler des rivages heureux Qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone ; Une île paresseuse où la nature donne Des arbres singuliers et des fruits savoureux ; Des hommes dont le corps est mince et vigoureux, … Lire la suite­­

Le masque – Charles Baudelaire

Statue allégorique dans le goût de la Renaissance À Ernest Christophe, statuaire. Contemplons ce trésor de grâces florentines ; Dans l’ondulation de ce corps musculeux L’élégance et la force abondent, sœurs divines. Cette femme, morceau vraiment miraculeux, Divinement robuste, adorablement mince, Est faite pour trôner sur des lits somptueux, Et charmer les loisirs d’un pontife … Lire la suite­­

La Géante – Charles Baudelaire

Du temps que la nature en sa verve puissante Concevait chaque jour des enfants monstrueux, J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante, Comme aux pieds d’une reine un chat voluptueux. J’eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme Et grandir librement dans ses terribles jeux ; Deviner si son cœur couve une sombre flamme … Lire la suite­­

L’Idéal – Charles Baudelaire

Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes, Produits avariés, nés d’un siècle vaurien, Ces pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes, Qui sauront satisfaire un cœur comme le mien. Je laisse à Gavarni, poète des chloroses, Son troupeau gazouillant de beautés d’hôpital, Car je ne puis trouver parmi ces pâles roses Une fleur qui … Lire la suite­­

La Beauté – Charles Baudelaire

Je suis belle, ô mortels ! Comme un rêve de pierre, Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour, Est fait pour inspirer au poète un amour Éternel et muet ainsi que la matière. Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris ; J’unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes … Lire la suite­­