POUR M. LE DUC DE LA ROCHEFOUCAULD Un homme qui s’aimait sans avoir de rivaux Passait dans son esprit pour le plus beau du monde : Il accusait toujours les miroirs d’être faux, Vivant plus que content dans une erreur profonde. Afin de le guérir, le sort officieux Présentait partout à ses yeux Les conseillers muets dont … Lire la suite
Archives mensuelles : octobre 2009
Le Rat des villes et le Rat des champs – Jean de La Fontaine
Autrefois le rat de ville Invita le rat des champs, D’une façon fort civile A des reliefs d’ortolans. Sur un tapis de Turquie Le couvert se trouva mis. Je laisse à penser la vie Que firent ces deux amis.Le régal fut fort honnête : Rien ne manquait au festin ; Mais quelqu’un troubla la fête Pendant qu’ils … Lire la suite
L’Hirondelle et les petits Oiseaux – Jean de La Fontaine
Une hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu. Celle-ci prévoyait jusqu’aux moindres orages, Et devant qu’ils fussent éclos, Les annonçait aux matelots. Il arriva qu’au temps que la chanvre se sème, Elle vit un manant en couvrir maints sillons. " Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux oisillons : … Lire la suite
La Besace – Jean de La Fontaine
Jupiter dit un jour : " Que tout ce qui respire S’en vienne comparaître aux pieds de ma grandeur : Si dans son composé quelqu’un trouve à redire, Il peut le déclarer sans peur ; Je mettrai remède à la chose. Venez, singe ; parlez le premier, et pour cause. Voyez ces animaux, faites comparaison De leurs beautés avec les … Lire la suite
La Génisse, la Chèvre et la Brebis en société avec le Lion – Jean de La Fontaine
La génisse, la chèvre, et leur sœur la brebis, Avec un fier lion, seigneur du voisinage, Firent société, dit-on, au temps jadis, Et mirent en commun le gain et le dommage. Dans les lacs de la chèvre un cerf se trouva pris. Vers ses associés aussitôt elle envoie. Eux venus, le lion par ses ongles … Lire la suite
Le Loup et le Chien – Jean de La Fontaine
Un loup n’avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau, Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde. L’attaquer, le mettre en quartiers, Sir loup l’eût fait volontiers ; Mais il fallait livrer bataille, Et le mâtin était de taille A se défendre … Lire la suite
Les deux Mulets – Jean de La Fontaine
Deux mulets cheminaient, l’un d’avoine chargé, L’autre portant l’argent de la gabelle. Celui-ci, glorieux d’une charge si belle, N’eût voulu pour beaucoup en être soulagé. Il marchait d’un pas relevé, Et faisait sonner sa sonnette : Quand l’ennemi se présentant, Comme il en voulait à l’argent, Sur le mulet du fisc une troupe se jette, Le … Lire la suite
La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf – Jean de La Fontaine
Une grenouille vit un Bœuf. Qui lui sembla de belle taille. Elle, qui n’était pas grosse en tout comme un œuf, Envieuse, s’étend, et s’enfle, et se travaille, Pour égaler l’animal en grosseur, Disant : " Regardez bien, ma sœur ; Est-ce assez ? dites-moi ; n’y suis-je point encore ? Nenni. – M’y voici donc ? – Point du tout. M’y voilà ? – Vous … Lire la suite
Les Grenades – Paul Valéry
Dures grandes entr’ouvertes Cédant à l’excès de vos grains, Je crois voir des fronts souverains Eclatés de leurs découvertes ! Si les soleils par vous subis, O grenades entre-bâillées, Vous ont fait d’orgueil travaillées Craquer les cloisons de rubis, Et que si l’or sec de l’écorce A la demande d’une force Crève en gemmes rouges … Lire la suite
L’Abeille – Paul Valéry
Quelle, et si fine, et si mortelle, Que soit ta pointe, blonde abeille, Je n’ai, sur ma tendre corbeille, Jeté qu’un songe de dentelle. Pique du sein la gourde belle, Sur qui l’Amour meurt ou sommeille, Qu’un peu de moi-même vermeille Vienne … la chair ronde et rebelle ! J’ai grand besoin d’un prompt tourment: … Lire la suite