Puisque le coeur même, et le temps,
Et les chétives circonstances
Peuvent altérer la constance,
J’ai bien fait de t’aimer autant !
J’ai bien fait de graver mon âme
Sur le joyau de ton regard,
Pour qu’un jour toi-même réclames
Contre les assauts du hasard,
Pour que jamais plus tu n’oublies
Cette chaîne des yeux mêlés,
Ces flambeaux perforants qui lient
Deux corps avides et comblés.
– L’orgueilleuse et calme décence
Qui succède à la volupté
Vient de ce que la conscience
Veut que ce qui fut ait été…
Poème de l’amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles