Je demeurerai vierge comme la neige
Sereine, qui dort là-bas d’un blanc sommeil,
Qui dort pâlement, et que l’hiver protège
Du brutal soleil.
Et j’ignorerai la souillure et l’empreinte
Comme l’eau du fleuve et l’haleine du nord.
Je fuirai l’horreur sanglante de l’étreinte,
Du baiser qui mord.
Je demeurai vierge comme la lune
Qui se réfléchit dans le miroir du flot,
Et que le désir de la mer importune
De son long sanglot.