Je possédais tout, mais je t’aime
Mon être est par moi déserté;
Je vis distante de moi-même,
Implorant ce que j’ai été :
Songe à cette mendicité !
Est-ce ta voix ou ton silence,
Ou bien ces indulgents débats
Où, répétant ce que tu penses,
Je t’induis en tes préférences
Afin de suivre tous tes pas,
Qui me font, avec confiance,
Affirmer notre ressemblance,
Ô toi que je ne connais pas ?
Poème de l’amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles