Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs ! Pâle, je servis ta volupté cruelle… Je pris, aux lueurs du flambeau d’Hespérôs, Ton corps d’Immortelle. Et ma chair connut le soleil de ta chair… J’etreignis la flamme et l’ombre et la rosée, Ton gémissement mourait comme la mer Lascive et brisée. Mortelle, je bus dans la … Lire la suite
Envers vous, belles, ma pensée n’est point changeante – Renée Vivien
Je ne change point, ô vierges de Lesbos ! Lorsque je poursuis la Beauté fugitive, Tel le Dieu chassant une vierge au peplos Très blanc sur la rive. Je n’ai point trahi l’invariable amour. Mon cœur identique et mon âme pareille Savent retrouver, dans le baiser d’un jour, Celui de la veille. Et j’étreins Atthis … Lire la suite
Atthis – Renée Vivien
Je reviens chercher l’illusion des choses D’autrefois, afin de gémir en secret Et d’ensevelir notre amour sous les roses Blanches du regret. Car je me souviens des divines attentes, De l’ombre et des soirs fébriles de jadis… Parmi les soupirs et les larmes ardentes, Je t’aimais, Atthis ! J’aimais tes cheveux tramés de clairs de … Lire la suite
Pour une – Renée Vivien
Dans l’avenir gris comme une aube incertaine, Quelqu’un, je le crois, se souviendra de nous, En voyant brûler sur l’ambre de la plaine L’automne aux yeux roux. Un être parmi les êtres de la terre, O ma Volupté ! se souvenir de nous, Une femme, ayant à son front le mystère Violent et doux. Elle … Lire la suite
À mon Avril – Renée Vivien
Répands sur mon front d’insomnie Tes cheveux d’aurore et de joie, O toi, ma tendresse infinie, Avril, mon printemps, mon amour ! Quoi de plus tendre et de plus beau Que de voir, miracle suprême ! Des roses naître du tombeau ! Cela s’est fait, puisque je t’aime. Dans mon âme, où l’angoisse est morte, … Lire la suite
Chanson – Renée Vivien
De ta robe à longs plis flottants Ruissellent toutes les chimères, Et tu m’apportes le printemps Dans tes mains blondes et légères. J’ai peur de ce frisson nacré De tes frêles seins, je ne touche Qu’en tremblant à ton corps sacré, J’ai peur du charme de ta bouche. Je me sens grandir jusqu’aux Dieux Quand, … Lire la suite
Poème d’amour – Renée Vivien
O toi qui savamment jettes un beau regard, Bleu comme les minuits, à travers les fenêtres, Je te vis sur la route où j’errais au hasard Des parfums et de l’heure et des rires champêtres. Le soleil blondissait tes cheveux d’un long rai, Tes prunelles sur moi dardaient leur double flamme ; Tu m’apparus, ô … Lire la suite
l’Amour – Renée Vivien
Mirage de la mer sous la lune, ô l’Amour ! Toi qui déçois, toi qui parais pour disparaître Et pour mentir et pour mourir et pour renaître, Toi qui crains le regard juste et sage du jour ! Toi qu’on nourrit de songe et de mélancolie, Inexplicable autant que le souffle du vent Et toujours … Lire la suite
La Fusée – Renée Vivien
Vertigineusement, j’allais vers les Etoiles… Mon orgueil savourait le triomphe des dieux, Et mon vol déchirait, nuptial et joyeux, Les ténèbres d’été, comme de légers voiles… Dans un fuyant baiser d’hymen, je fus l’amant De la Nuit aux cheveux mêlés de violettes, Et les fleurs du tabac m’ouvraient leurs cassolettes D’ivoire, où tiédissait un souvenir … Lire la suite
Les Chardons – Renée Vivien
… Tu ne seras jamais la fiévreuse captive Qu’enchaîne, qu’emprisonne le lit, Tu ne seras jamais la compagne lascive Dont la chair se consume et dont le front pâlit. Garde ton blanc parfum qui dédaigne le faste. Tu ne connaîtras point les lâches abandons, Les sanglots partagés qui font l’âme plus vaste, Le doute et … Lire la suite