C’est l’heure du réveil… Soulève tes paupières… Au loin la luciole aiguise ses lumières, Et le blême asphodèle a des souffles d’amour. La nuit vient : hâte-toi, mon étrange compagne, Car la lune a verdi le bleu de la montagne, Car la nuit est à nous comme à d’autres le jour. Je n’entends, au milieu … Lire la suite
L’offrande – Renée Vivien
Pour lui prouver que je l’aime plus que moi-même, Je donnerai mes yeux à la femme que j’aime. Je lui dirai d’un ton humble, tendre et joyeux : Ma très chère, voici l’offrande de mes yeux. Je te donnerai mes yeux qui virent tant de choses. Tant de couchants et tant de mers et tant … Lire la suite
Chair des choses – Renée Vivien
Je possède, en mes doigts subtils, le sens du monde, Car le toucher pénètre ainsi que fait la voix, L’harmonie et le songe et la douleur profonde Frémissent longuement sur le bout de mes doigts. Je comprends mieux, en les frôlant, les choses belles, Je partage leur vie intense en les touchant, C’est alors que … Lire la suite
Aveu dans le silence – Renée Vivien
Dans l’orage secret, dans le désordre extrême Je n’ose m’avouer à moi-même que j’aime ! Cela m’est trop cruel, trop terrible… Mais j’aime ! Pourquoi je l’aime ainsi ? L’éclat de ses cheveux… Sa bouche… Son regard !… Ce qu’elle veut, je veux. Je ne vis que de la clarté de ses cheveux… Et je … Lire la suite
Le Toucher – Renée Vivien
Les arbres ont gardé du soleil dans leurs branches. Voilé comme une femme, évoquant l’autrefois, Le crépuscule passe en pleurant… Et mes doigts Suivent en frémissant la ligne de tes hanches. Mes doigts ingénieux s’attardent aux frissons De ta chair sous la robe aux douceurs de pétale… L’art du toucher, complexe et curieux, égale Les … Lire la suite
Les arbres – Renée Vivien
Dans l’azur de l’avril, dans le gris de l’automne, Les arbres ont un charme inquiet et mouvant. Le peuplier se ploie et se tord sous le vent, Pareil aux corps de femme où le désir frissonne. Sa grâce a des langueurs de chair qui s’abandonne, Son feuillage murmure et frémit en rêvant, Et s’incline, amoureux … Lire la suite
Ta forme est un éclair qui laisse les bras vides – Renée Vivien
Ta forme est un éclair qui laisse les bras vides, Ton sourire est l’instant que l’on ne peut saisir… Tu fuis, lorsque l’appel de mes lèvres avides T’implore, ô mon Désir ! Plus froide que l’Espoir, ta caresse est cruelle Passe comme un parfum et meurt comme un reflet. Ah ! l’éternelle faim et soif … Lire la suite
Lucidité – Renée Vivien
L’art délicat du vice occupe tes loisirs, Et tu sais réveiller la chaleur des désirs Auxquels ton corps perfide et souple se dérobe. L’odeur du lit se mêle aux parfums de ta robe. Ton charme blond ressemble à la fadeur du miel. Tu n’aimes que le faux et l’artificiel, La musique des mots et des … Lire la suite
Cri – Renée Vivien
Tes yeux bleus, à travers leurs paupières mi-closes, Recèlent la lueur des vagues trahisons. Le souffle violent et fourbe de ces roses M’enivre comme un vin où dorment les poisons… Vers l’heure où follement dansent les lucioles, L’heure où brille à nos yeux le désir du moment, Tu me redis en vain les flatteuses paroles… … Lire la suite
Ton rire est clair, ta caresse est profonde – Renée Vivien
Ton rire est clair, ta caresse est profonde, Tes froids baisers aiment le mal qu’ils font ; Tes yeux sont bleus comme un lotus sur l’onde, Et les lys d’eau sont moins purs que ton front. Ta forme fuit, ta démarche est fluide, Et tes cheveux sont de légers roseaux ; Ta voix ruisselle ainsi … Lire la suite