Ce n’est pas cet excès qui m’enivre et m’accable Qui te rend si cher à mon coeur; La passion déçoit, tant le sort est instable; L’on souhaite en être vainqueur; Mais il est des moments oisifs comme des palmes Qui rendent légers et contents, Et je m’attache à toi par ces jours lents et calmes … Lire la suite
Poèmes de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Vivre, c’est désirer encor; Le courage, c’est l’espérance; Quand l’esprit se meurt de souffrance, On sent parfois rêver le corps. – La triste enfance, que harasse L’énigme oppressante des jours, A hâte d’appuyer sa face Au dur visage de l’amour. Le songeur poursuit dans l’espace Que parfument les bleus étés D’aériennes voluptés. Le désir et … Lire la suite
Poème de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Que m’importe que l’on te juge, Qu’ignorant quel fut ton tourment L’on parle maladroitement De ton coeur, qui fut sans refuge ? – Moi je n’oublierai pas le jour Où j’ai vu, dans la triste chambre Qu’un chaud soleil colorait d’ambre, Dédaignant tout humain amour Ton oeil appeler au secours… Poème de l’amourPoèmes de Anna … Lire la suite
Poème de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Sauf toi, tous les humains regards Peuvent s’assurer de ma peine; Loin de toi, je gis, l’oeil hagard, Sans voix, et respirant à peine. Que fais-tu, toi qui n’es aimé Que de moi seule avec extase ? Saurai-je desceller le vase De ton beau sourire fermé ? Se peut-il qu’il soit admissible Quand tout dans … Lire la suite
Poème de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Nous t’avons bien redouté, Bien haï, bien rejeté, D’un coeur résistant et sûr, Par suave excès d’azur, Par excès de volupté, Néant sans maux ni défauts; Mais nous voici bien en peine Si tu nous rends notre haine. – Vieille Mort avec ta faux Viens moissonner les soupirs De nos esprits sans plaisir… – Plaignons … Lire la suite
Poème de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Il est doux d’aimer faiblement, Quand, ayant vaincu sa puissance, L’amour dès son commencement Ressemble à la convalescence. Quand on songe à ce qu’eût été Cette tempête meurtrière, Et qu’à présent, malgré l’été, Malgré la chaleur, la lumière, Malgré la musique, malgré Ce point fascinant d’un visage, On a doucement enterré, Entre l’ardeur et le … Lire la suite
Poème de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Ce qu’on tolère mal dans un amour extrême C’est qu’un être soit ce qu’il est; Insidieusement on le détruit, – on aime Plus âprement que l’on ne hait ! On voudrait adapter à son âme diverse Cet humain subtil et puissant. Qui peut se ressembler? Et même si l’on verse Ensemble le trésor du sang … Lire la suite
Poème de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Dans les instants où je dors, Jetée au fond des ténèbres, Je ressens la paix funèbre D’être une morte, et toi mort. Mais, hélas ! ô ma merveille, Toi si débordant, si beau, Comme brisant un tombeau Tu revis quand je m’éveille ! Tout mon être en est blessé, Et, baissant mon front hagard, Je … Lire la suite
Poème de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
À quoi veux-tu songer? À toi. Songeons à toi. Non, je ne juge pas ton amer caractère; Rien de ton coeur serré ne me parait étroit Si sur toi j’ai plié mon amour de la terre, Mon amour des humains, de l’infini, des cieux, Ma facile allégresse à répandre ma vie, À rejoindre d’un bond, … Lire la suite
Poème de l’amour – Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Un triste orgue de Barbarie Enfonce dans l’air du matin, Comme à coups de couteau qui crie, Un vulgaire, un pointu refrain, Et même cela, cela même, Ce triste chant malade et maigre, Dans la rue où souffle un vent aigre, Me fait songer au bleu foyer De ton regard droit et noyé, Et m’indique … Lire la suite