Tu vis, tu parles, tu possèdes,
Rien qu’en étant ce que tu es,
Cet absolu que préparait
L’antique sort qui nous précède.
Mon désir ne t’est que prêté,
Mais dans ces moments où me crible
L’intérieure volupté,
Je te souhaite moins visible,
Je te regarde de côté,
Comme à ces spectacles horribles,
Où, tenté par la cruauté,
L’oeil craintif devient une cible
Pour le couteau de la beauté…
Poème de l’amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles